Sunday, July 17, 2016

L’hypersomnie : causes et symptômes

L’hypersomnie est une maladie qui se caractérise par une somnolence excessive durant la journée malgré de bonnes nuits de sommeil. Quelles en sont les causes ? Comment la traiter ? Le Dr Sylvie Royant-Parola, psychiatre, spécialiste du sommeil, nous en dit plus sur ce trouble du sommeil, très handicapant au quotidien.

Plusieurs types d’hypersomnie

L’hypersomnie concerne environ 10 % des Français. Elle se manifeste par une somnolence accrue pendant la journée, une incapacité à se lever le matin et par un besoin de faire des siestes tous les jours pour pouvoir tenir. "Ces siestes ne sont malheureusement pas réparatrices chez les personnes hypersomniaques", précise le Dr Royant-Parola.

On parle d’hypersomnie quand un adulte dort plus de 11 heures par jour. Il existe plusieurs types d’hypersomnie.

  • L’hypersomnie idiopathique. Comme son nom l’indique, on ignore l’origine de cette pathologie. Elle apparaît généralement chez le jeune adulte (entre 20 et 30 ans) et a tendance à disparaître progressivement avec l’âge. Mais, "elle peut tout de même durer de longues années", indique la spécialiste.
  • L’hypersomnie liée à une maladie psychiatrique. Elle survient chez les personnes dépressives ou bipolaires. Chez les patients atteints d’un trouble bipolaire, les phases d’hyperexcitation sont suivies de phases de sommeil importantes. "Chez eux, l’hypersomnie n’est pas constante".
  • L’hypersomnie liée à la prise de drogues. Certaines substances comme l’alcool ou le cannabis favorisent la somnolence. Les patients sous sédatifs peuvent également souffrir d’hypersomnie.

Comment diagnostiquer l’hypersomnie ?

L’hypersomnie idiopathique est la plus difficile à détecter. Le diagnostic passe avant tout par un interrogatoire approfondi avec un médecin. Ce dernier doit "rechercher tout ce qui peut provoquer des somnolences" et écarter toute autre maladie (dépression, trouble bipolaire…). IRM et scanner sont ensuite prescrits à la personne qui se plaint de somnolence diurne. Si ces examens ne montrent rien d’anormal, le médecin peut demander une actimétrie. Il s’agit d’un dispositif (petite montre) que l’on accroche au poignet du patient pour mesurer de façon précise les rythmes d’éveil et de sommeil sur une longue période. Cet outil permet au médecin d’apprécier le temps de sommeil par 24 heures, le temps de sieste, le temps d’endormissement ou encore les horaires de coucher et de lever. Les résultats de l’actimétrie peuvent orienter le médecin vers une hypersomnie.

L’agenda du sommeil est aussi un bon moyen de détecter une hypersomnie. Le patient remplit, pendant deux semaines à un mois, un carnet de bord sur lequel il note chaque jour son temps de sommeil et son état au lever (sa fatigue, sa motivation au travail, son état émotionnel, etc.). Grâce à cet agenda, le médecin pourra éventuellement repérer un trouble du sommeil.

Enfin, la polysomnographie consiste à enregistrer le sommeil complet du patient. L’examen est réalisé en laboratoire et permet d’analyser les différents stades du sommeil (profond et paradoxal). Les électrodes placées sur le cuir chevelu et le visage captent les rythmes électriques qui proviennent du corps. "Ce test permet d’établir les caractéristiques d’endormissement de la personne. Dans les cas d’hypersomnie idiopathique, les patients s’endorment rapidement, même dans des conditions de laboratoire. Ce qui n’est pas le cas pour les personnes souffrant d’hypersomnie liée à une maladie psychiatrique", explique le Dr Royant-Parola.

Le traitement de l’hypersomnie

Il n’existe pas de traitement spécifique pour soigner l’hypersomnie. Pour atténuer la fatigue provoquée par l’hypersomnie idiopathique, les médecins peuvent prescrire des stimulants qui augmentent l’éveil comme le pitolisant (Wakix ®). Ce médicament est indiqué pour le traitement de lanarcolepsie (qui est une forme d’hypersomnie) avec ou sans cataplexie (perte brutale du tonus musculaire sans altération de la conscience).

Avant d’envisager le recours aux médicaments, le médecin peut demander au patient d’instaurer des rituels de lever, de coucher, et des horaires fixes pour les siestes afin de soulager l’état de somnolence quasi permanent.

Il est toutefois difficile de traiter l’hypersomnie liée à une maladie psychiatrique, notamment la dépression. En effet, certains antidépresseurspeuvent entraîner des troubles du sommeil. Or, "il est déconseillé de les arrêter pour les personnes dépressives, même en cas d’hypersomnie". Pour les personnes souffrant d’hypersomnie liée à la prise de drogues, le traitement passera par un accompagnement vers le sevrage.

Annabelle Iglesias



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